1214-1304
Bouvines
Mons-en-Pévèle
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Boutique

Envie de repartir avec un souvenir de la Salle des batailles ? Notre espace boutique vous propose le dvd du film documentaire Sur les traces des batailles de Bouvines et de Mons-en-Pévèle, un jeu de cartes et un livre de Gérard HUGOT, La bataille de Mons-en-Pévèle, 18 août 1304 (parution juin 2015).

Sur les traces des batailles de Bouvines et de Mons-en-Pévèle.
Un film de 40 mn réalisé par Cyrille Lemaire et François Engrand

De Bouvines à Mons-en-Pévèle, en passant par Bruges et la galerie des batailles du château de Versailles, partez sur les traces des batailles de 1214 et 1304. Spécialistes, guides, archivistes, conservateurs, etc., vous invitent à redécouvrir les lieux, monuments, chroniques et processions qui évoquent ces deux pages d'Histoire. Aujourd'hui, dans l'amitié et une volonté partagée, Pévèlois et Brugeois unissent leurs efforts pour construire une Paix durable.

La Salle des batailles, le jeu
Dans ce jeu de cartes, comme dans l'exposition, retrouvez les nombreuses similitudes entre les batailles de Bouvines et de Mons-en-Pévèle. Pour être le roi dans cette bataille entre amis, qui sera le plus rapide à réussir les défis ?

La Bataille de Mons-en-Pévèle, 18 août 1304.
Un livre écrit par Gérard Hugot et illustré par Florent Vincent aux éditions Historic'One

Après un premier ouvrage à l'occasion du 7ème centenaire, en 2004, Gérard Hugot signe ici un très beau livre de 104 pages richement illustré (photographies, dessins et plans en couleurs). A noter que le livre comporte plusieurs nouveautés par rapport à celui de 2004. L'ouvrage retrace les dix années qui ont précédé la bataille, décrit cette journée du 18 août 1304 et analyse les suites de la victoire de Philippe le Bel. Elles furent lourdes de conséquences puisqu'il résulta de cette bataille et de la chute de Lille le mois suivant que les châtellenies de Lille, Douai et Orchies, passèrent sous la suzeraineté royale de 1320 jusqu'en 1544.


Place à l'histoire
La bataille de Mons-en-Pévèle 18 août 1304


Origines du conflit

A la fin du 13ème siècle, la Flandre était une riche province, dotée d'une industrie en pleine expansion et de villes florissantes ; le comte de Flandre, Guy de Dampierre, personnage important, pair de France, avait des liens très forts avec Philippe IV le Bel. Mais, petit à petit, germa en lui l'idée de se séparer de la couronne de France et de devenir autonome ; à cette fin, il se rapprocha du roi d'Angleterre, Edouard Ier, et c'est ainsi que fut évoqué un projet de mariage entre l'une des filles du comte et du fils d'Edouard.
Le roi de France en fut informé, cette perspective lui déplut. D'une part, un grand feudataire ne pouvait pas marier ses enfants sans autorisation royale ; d'autre part, Edouard Ier était également duc d'Aquitaine et une alliance entre celui-ci et Guy de Dampierre représentait un danger qui pourrait être mortel pour le royaume : c'était en effet le renouvellement de la situation qui avait prévalu avant la bataille de Bouvines en 1214.
Convoqué à deux reprises à Paris, le comte put revenir en Flandre mais sa fille Philippine, par ailleurs filleule de Philippe le Bel, dut rester à la cour de France. Les années passèrent ; la situation s'envenima avec le roi d'Angleterre et Philippe le Bel fit envahir le duché d'Aquitaine. Puis, constatant que les liens entre l'Angleterre et la Flandre perduraient, il mena une action militaire contre le comté. C'était en 1297.

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Sceau de Philippe le bel
L'occupation de la Flandre

Devant l'ost royal, l'armée flamande ne put résister longtemps, le comté se trouva rapidement occupé, d'autant plus que le roi d'Angleterre ne respecta pas sa promesse d'aider militairement le comte de Flandre ; des trêves furent conclues jusqu'au 6 janvier 1300. Philippe le Bel profita de ce répit pour conclure une alliance avec Edouard Ier ; la Flandre se trouva ainsi isolée...
Dès la fin de la trêve, Philippe le Bel fit envahir à nouveau le comté ; Guy de Dampierre et son fils Robert de Béthune se constituèrent prisonniers. Le roi nomma un gouverneur en Flandre où les divisions étaient intenses : le peuple et les prêtres des paroisses soutenaient le comte, tandis que le haut clergé et le patriciat se tournaient vers le royaume de France. Mais ces divisions allaient s'effacer devant la politique menée par le gouverneur Jacques de Châtillon, politique très dure qui exaspérait les Flamands. Deux fils du comte, Jean et Henri de Namur, ainsi que son petit-fils Guillaume de Juliers firent alliance avec le peuple, le patriciat, les communes, les métiers, et deux tribuns qui venaient de se lever : Pierre de Coninc et Jean Breydel..


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La bataille des éperons d'or

Jacques de Châtillon vint à Bruges avec ses hommes d'armes pour briser toute rébellion ; dans la nuit du 17 au 18 mai 1302, les émeutiers entrèrent dans la ville et massacrèrent les soldats ; ce sont les Matines Brugeoises. Cette action horrifia Philippe le Bel qui décida d'envoyer une armée sous les ordres du prince Robert d'Artois. Le 11 juillet, devant les murs de Courtrai l'affrontement eut lieu entre l'armée royale et celle des Flamands ; la cavalerie française s'embourba dans les marais et se fit massacrer. On retrouvera sur le champ de bataille 700 éperons d'or, dont ceux de Robert d'Artois.
C'était un désastre militaire et politique pour le roi ; une à une les villes furent reconquises par l'armée flamande. Jusqu'au début de l'année 1304, des chevauchées s'effectuèrent à travers tout le comté, et même jusqu'aux portes de Lens et d'Arras. Philippe le Bel ordonna alors de mobiliser une grande armée, celle de la revanche, et proclama le ban et l'arrière-ban en vue du rassemblement de l'ost à Arras fin juin 1304.

Le roi de France en Flandre

Le roi de France quitta Arras le 29 juillet avec son armée dont l'objectif était de prendre Lille, clé de la Flandre, en suivant l'itinéraire le plus direct, par Lens, Carvin et Seclin. Mais les Flamands tenaient les ponts sur la Deûle et empêchèrent ainsi aux hommes de Philippe le Bel - ils étaient entre 60 000 et 80 000 - de franchir la rivière à Pont-à-Vendin. De ce fait, un large détour dut être effectué pour rejoindre Tournai, ville royale, en passant au large de Douai, Condé-sur-l'Escaut et Valenciennes. Le roi arriva à Tournai le 9 août mais n'y resta pas, pressé d'aller faire le siège de Lille. Les Flamands, qui avaient suivi l'armée royale depuis Pont-à-Vendin, mais sur l'autre rive du fleuve, gardaient les ponts de Tressin et de Bouvines ; le monarque décida de tenter le franchissement à Pont-à-Marcq où étaient également les Flamands.
A cette fin, il alla à Orchies, puis à Faumont où il logea au prieuré, tandis que l'armée occupait le sommet de la colline de Mons-en-Pévèle ainsi que toute la plaine de Sec-Mont jusqu'aux villages de Faumont, Bersée et Moncheaux.
Les Flamands, au nombre impressionnant de 80 000 à 100 000 hommes, étaient de l'autre côté du mont, vers Mérignies et Pont-à-Marcq. D'un commun accord, des pourparlers se tinrent entre les ennemis pour tenter d'éviter une bataille, mais ils échouèrent ; cela se passait du 14 au 16 août. L'entourage du roi lui signala alors un grave problème : le large détour qui avait été fait pour arriver jusqu'à Mons-en-Pévèle avait eu pour conséquence d'épuiser les provisions et le fourrage. Il fallait les reconstituer mais, pour les amener d'Arras, il convenait tout d'abord de faire sauter le verrou de Pont-à-Vendin où les Flamands tenaient toujours le pont sur la Deûle.
Le 17 août le roi prit la décision de quitter le champ de bataille et d'aller prendre les Flamands à revers à Pont-à-Vendin ; aussitôt, l'armée comtale occupa le sommet du mont. Philippe le Bel, ne voulant pas donner l'impression qu'il fuyait, fit arrêter les préparatifs de départ et décida de se battre. La bataille n'eut toutefois pas lieu ce jour-là, mais le lendemain, 18 août.
Entre-temps, alors qu'il se trouvait à Faumont, le roi apprit que les navires de sa marine avaient battu la flotte flamande au sud de la Hollande, face au port de Ziérickzée ; cette nouvelle, qui réjouit son armée, était de bon augure...

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La bataille

La bataille dura toute la journée. Les Flamands étaient placés sur le sommet et les pentes du mont, tournés vers la plaine de Sec-Mont. Ils étaient rangés par villes et par corporations mais ne disposaient pas de cavalerie car le peuple se méfiait des nobles qu'ils suspectaient de sympathie pour le roi de France. Il n'y avait ni réserves, ni commandant unique, chacun menant son action avec bravoure, mais au gré des circonstances. En face, Philippe le Bel avait placé ses arbalétriers et les mercenaires, puis, derrière eux, la cavalerie. Il y avait aussi 5 machines de jet encadrées par la piétaille, chargée de les protéger. Le roi était en arrière, avec les réserves prêtes à intervenir en cas de défaillances.
Les échanges entre arbalétriers firent de nombreux morts ; la cavalerie tenta de déborder l'armée flamande pour prendre le sommet du mont mais ce fut un échec.
Les combats eurent lieu au corps à corps tandis que les machines de jet envoyaient carreaux d'arbalètes et boulets sur les gens d'Ypres situés en face d'elles. Un second assaut de la cavalerie fut cette fois un succès ; les Flamands qui gardaient les réserves de boissons et les victuailles s'enfuirent et les Flamands se trouvèrent privés de tout cela pour la journée alors qu'il faisait une chaleur caniculaire. Les attaques flamandes permirent de détruire plusieurs machines de jet.

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Poursuite des combats
(3) Chocs avec les fantassins
(4) La cavalerie française et les fantassins débordent les chariots flamands
(5)Les gens d'Ypres attaquent les machines de jet.

Il y avait beaucoup de cadavres sur le site de la bataille, y compris ceux des hommes qui étaient morts de chaleur et de soif. Une trêve tacite s'instaura au cours de laquelle une tentative de négociations échoua ; l'armée royale prit du repos, le roi rejoignit son camp où il quitta son armure et ses vêtements royaux. Dans l'après-midi, une partie de l'armée comtale abandonna le champ de bataille sous les ordres de Jean et Henri de Namur.
C'est à ce moment que les Flamands décidèrent de mener une action vers le quartier du roi avec un objectif très précis : celui de le tuer. En fait, il y eut deux attaques, l'une menée par le petit-fils du comte, Guillaume de Juliers, l'autre par les Brugeois. Elles faillirent réussir et Philippe le Bel se trouva en grave danger ; il dut la vie sauve aux gens de sa Maison qui se sacrifièrent pour lui.

Fin de journée
(6) Guillaume de Juliers attaque avec 700 hommes
(7) Contre-attaque française
(8) Assaut des Brugeois contre le camp royal
(9) Riposte victorieuse de la cavalerie française.

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A un moment, un Flamand donna un coup de goedendag au cheval du roi ; celui-ci, fou de douleur, se cabra et emporta le roi vers le camp français : il était sauvé. C'est cette scène où le roi se bat qui est représentée sur le tableau qui figure dans la Galerie des batailles du château de Versailles.
Quant à Guillaume de Juliers et ses hommes, ils plièrent sous le nombre ; entourés par la cavalerie royale, ils furent occis, à commencer par le petit-fils de Guy de Dampierre. Les Brugeois étaient les derniers à se battre, jusque dans le camp du roi ; la cavalerie, là aussi, les repoussa. Ils rejoignirent le sommet du mont où les Flamands se regroupaient en vue de repartir vers Lille. Philippe le Bel interdit à ses hommes de les poursuivre. Les historiens estiment que la bataille fit entre 7 500 et 11 000 victimes.
Les suites de la bataille, un mois plus tard, Lille se rendit et la Flandre fut occupée. En 1305 un traité était signé à Athis-sur-Orge, traité très dur pour la Flandre. Il fut renégocié plusieurs fois mais, finalement, Robert de Béthune, qui était devenu comte de Flandre à la mort de son père, en 1305, abandonna au roi les châtellenies de Lille, Douai et Orchies. La Flandre passa sous suzeraineté française jusqu'en 1549.

Texte : Gérard HUGOT .

Tableau de Charles-Philippe Larivière, " La bataille de Mons-en-Puelle ", 1304 (Château de Versailles - Photographie Réunion des Musées nationaux).



Lieux en rapport avec la bataille


La fontaine Saint-Jean

Le 18 août 1304 fut une journée caniculaire ; au cours de la matinée, la cavalerie royale avait réussi à occuper le sommet du mont où se trouvaient les réserves de victuailles et de boissons des Flamands. Ceux-ci en furent donc privés toute la journée ; beaucoup, dit une chronique médiévale "mouraient de caut et de paine". Ils cherchèrent des points d'eau, comme à la fontaine Saint-Jean, mais les hommes d'armes du roi les y attendaient et il y eut de nombreuses victimes.

Crédit photo : Cyrille LEMAIRE


Le Pas Roland

Dans les jours qui ont précédé la bataille, des émissaires du roi de France, Philippe le Bel, rencontrèrent ceux du comte de Flandre, Guy de Dampierre, afin de voir s'il était possible d'éviter de se battre. Mais les points de vue étaient trop divergents et les négociations échouèrent. Aucun texte ne précise exactement où se déroulèrent ces pourparlers ; toutefois, la tradition, à Mons-en-Pévèle, dit que ce fut au Pas Roland, endroit très proche de l'église qui est citée dans une chronique. Une brasserie locale, dans les années 1950, indiqua sur l'une de ses étiquettes de bière, sous le dessin de deux chevaliers : "Le parolant".

Crédit photo : Cyrille LEMAIRE.


La plaine de Sec-Mont

Les historiens estiment qu'il y eut, le 18 août 1304, environ 150 000 hommes à Mons-en-Puelle, soit 60 000 à 80 000 pour l'armée royale et 80 000 à 100 000 pour celle du comte de Flandre. Cela nécessitait une grande étendue pour rassembler ce nombre considérable de combattants et pour que la cavalerie de Philippe le Bel puisse évoluer (les Flamands n'en disposaient pas). Parmi différentes hypothèses, les historiens militaires ont retenu la plaine de Sec-Mont comme champ de bataille, les Flamands occupant alors le sommet et les pentes de la colline, tandis que Philippe le Bel logeait au prieuré de Faumont, tout proche.

Crédit photo : Gérard Hugot


La Voie du Reste

A l'issue de la sanglante journée, les Flamands, assoiffés et exténués, plièrent sous le nombre et furent refoulés hors du camp royal où ils avaient pénétré en vue de tuer Philippe le Bel. Ils regagnèrent le sommet du mont où, au son des trompettes, le regroupement des combattants s'exécutait en vue de repartir vers Lille. Une partie des Flamands empruntèrent un chemin à travers les champs. Il s'appelle encore aujourd'hui La Voie du Reste. La tradition locale dit que c'est par cette voie que s'enfuirent les Flamands restés les derniers sur le champ de bataille.

Crédit photo : Cyrille LEMAIRE


La statue de Notre-Dame de la Poterie

Au cours de la bataille, les Brugeois firent promesse à Notre-Dame de la Poterie (c'est une abbaye brugeoise) de lui porter chaque année, en procession, un cierge de 36 livres s'ils rentraient chez eux sains et saufs. Depuis 1304, à Bruges, cette promesse est tenue et un cierge est porté, au cours d'une procession, de la chapelle Notre-Dame des Aveugles jusqu'à Notre-Dame de la Poterie. En 1992, les Brugeois, qui avaient pris l'initiative, en 1987, de nouer des liens avec le village, offrirent à la paroisse et à la municipalité de Mons-en-Pévèle une réplique de cette statue. Chaque année, en septembre, une cérémonie fraternelle a lieu devant cette statue, en présence des Brugeois, accueillis par la municipalité et la paroisse.

Crédit photo : Cyrille LEMAIRE


La stèle de la Paix

Dans le cadre du 700ème anniversaire de la bataille, une stèle a été érigée à l'initiative de l'Association Mons-en-Pévèle 2004. Elle représente un bouclier appuyé sur une épée fichée en terre, montrant qu'il s'agit d'un monument exaltant la paix. Une fleur de lis et un lion sont unis au pied du bouclier tandis que des noms de villes de Flandre sont inscrits pour rappeler leur participation à la bataille de 1304. En septembre, chaque année, Brugeois et Pévèlois y déposent une gerbe dans un geste d'amitié.

Crédit photo : Cyrille LEMAIRE

Légendes : Gérard HUGOT